Foire aux questions

En bref
  • Les allergies alimentaires sont un enjeu de santé publique qui prend de l’ampleur au Canada.
  • Les allergies alimentaires ne peuvent pas être guéries; la seule façon de prévenir une réaction allergique consiste à éviter le ou les aliments allergènes.
  • Au Canada, plus de 3 millions de personnes déclarent être atteintes d’au moins une allergie alimentaire.
  • Près de 500 000 mineurs canadiens ont des allergies alimentaires.
  • Au pays, l’allergie aux arachides touche environ 2 enfants sur 100.
  • Au Canada, une personne sur deux connaît quelqu’un qui vit avec une allergie alimentaire grave.

1. Qu’est-ce qu’une allergie alimentaire?

En temps normal, le système immunitaire nous protège contre les infections par différents micro-organismes (microbes) et certaines maladies. Il nous aide à combattre les bactéries, les virus et d’autres organismes minuscules qui peuvent nous rendre malades. Toutefois, chez les personnes atteintes d’une allergie alimentaire, le système immunitaire considère, par erreur, une substance contenue dans un aliment donné (dans la plupart des cas, sa protéine) comme dangereuse pour la santé. Le corps réagit à cet aliment en déclenchant une réaction allergique.

2. Quelle est la différence entre une allergie alimentaire et une intolérance alimentaire?

Une allergie alimentaire met en cause le système immunitaire et les symptômes peuvent mettre la vie en danger. Une intolérance alimentaire est l’incapacité de digérer ou d’absorber certains aliments. Par exemple, une personne intolérante au lactose ne possède pas suffisamment d’une enzyme précise pour décomposer le sucre (lactose) contenu dans les produits laitiers. Les symptômes de l’intolérance alimentaire sont gastro-intestinaux et peuvent causer de l’inconfort, mais ils ne mettent généralement pas la vie en danger.

3. Quels sont les allergènes alimentaires les plus courants au Canada?

Santé Canada qualifie d’allergènes « prioritaires » les allergènes alimentaires les plus courants, soit : les arachides, les noix, les poissons, les crustacés (p. ex., homard, crevettes) et les mollusques (p. ex., pétoncles, palourdes), les œufs, le lait, les graines de sésame, le soya, la moutarde et le blé. On peut être allergique à n’importe quel aliment, mais puisque ceux mentionnés ci-dessus sont les plus courants. La réglementation en matière d’étiquetage alimentaire exige que le nom usuel des allergènes prioritaires énumérés ci-dessus, des sources de gluten et des sulfites ajoutés doit figurer sur l’étiquette des aliments qui en contiennent. Apprenez-en davantage sur les allergènes alimentaires prioritaires.

4. Qu’est-ce que l’anaphylaxie?

L’anaphylaxie (prononcer ana-fil-acsi) est une réaction allergique grave qui se manifeste rapidement et qui peut entraîner la mort. Les gens qui ont des allergies alimentaires et qui sont sujets à l’anaphylaxie transportent un auto-injecteur d’épinéphrine (p. ex., EpiPenMD, ALLERJECT®) qui contient un médicament pouvant leur sauver la vie en cas de réaction allergique. À l’heure actuelle, les tests ne nous permettent pas de prédire la gravité des réactions allergiques. En outre, il est difficile pour les médecins de déterminer quels patients présentent un risque de réaction grave.

5. Quels sont les symptômes d’une réaction anaphylactique?

Une réaction anaphylactique peut inclure n’importe lequel des symptômes suivants, qui peuvent apparaître seuls ou sous diverses combinaisons, indépendamment de l’allergène déclencheur :

  • Système cutané (peau) : urticaire, enflure (visage, lèvres, langue), démangeaisons, sensation de chaleur, rougeur
  • Système respiratoire (poumons) : toux, respiration sifflante (silement), essoufflement, douleur ou serrement à la poitrine, serrement de la gorge, voix rauque, congestion nasale ou symptômes de type « rhume des foins » (nez qui coule ou qui pique, larmoiement, éternuements), difficulté à avaler
  • Système gastro-intestinal (ventre) : nausée, douleurs ou crampes, vomissements, diarrhée
  • Système cardiovasculaire (coeur) : peau plus pâle que la normale ou bleutée, faible pouls, perte de connaissance, étourdissements ou vertiges, état de choc
  • Autres symptômes : anxiété, sentiment de « danger imminent », maux de tête, crampes utérines, goût métallique dans la bouche

Toutefois, une chute de tension artérielle sans autre symptôme peut aussi indiquer l’anaphylaxie. Il est important de savoir que l’anaphylaxie peut survenir sans urticaire.

6. Qu’est-ce qui provoque une réaction anaphylactique?

Les aliments sont l’une des causes les plus courantes d’anaphylaxie. Toutefois, les piqûres d’insectes, les médicaments, le latex et l’exercice peuvent aussi donner lieu à des réactions. En savoir plus sur les allergènes non alimentaires.

7. À quelle vitesse une réaction à un aliment peut-elle se produire?

La plupart des réactions allergiques surviennent dans un délai de quelques minutes, mais certaines peuvent se produire quelques heures après l’exposition.

8. Quelle quantité d’un allergène alimentaire est-elle requise pour provoquer une réaction?

Même une très petite quantité « cachée » dans un aliment ou une quantité infime d’un allergène transférée sur un ustensile de service a le potentiel d’entraîner une réaction allergique grave. Il importe de bien comprendre comment éviter la contamination croisée.

9. Peut-on souffrir d’une réaction sans avoir ingéré l’allergène auquel on est sensible?

L’ingestion directe d’un aliment allergène représente le risque le plus important chez la plupart des personnes ayant des allergies alimentaires. Les réactions allergiques aux aliments sont causées par des protéines alimentaires précises. Puisque les odeurs d’aliments ne contiennent pas de protéines, elles ne peuvent pas causer de réactions. Toutefois, les personnes allergiques peuvent avoir des réactions lorsqu’elles inhalent des protéines alimentaires auxquelles elles sont allergiques, par exemple dans la vapeur produite au moment de la cuisson de certains aliments, comme le poisson.

10. Est-il possible de faire une réaction allergique à un aliment auquel on est allergique après avoir embrassé une personne ayant mangé cet aliment?

Oui. Les personnes à risque doivent informer leurs amis et leurs partenaires au sujet de leurs allergies alimentaires afin d’éviter une exposition accidentelle, car de petites quantités d’aliments peuvent être transmises d’une personne à une autre par un baiser.

11. Comment peut-on prévenir les réactions allergiques?

La lecture des étiquettes sur les produits alimentaires, la prise de précautions particulières au moment de préparer les aliments de même que le lavage des mains et le nettoyage adéquats jouent un rôle déterminant dans la réduction du risque d’exposition accidentelle. Découvrez comment prévenir des reactions.

12. Comment les réactions allergiques sont-elles traitées?

De façon générale, une réaction allergique peut être traitée efficacement à l’aide de l’injection immédiate d’épinéphrine/adrénaline au moyen d’un auto-injecteur (p.ex., EpiPenMD, ALLERJECT®). D’autres médicaments, comme les antihistaminiques, sont inutiles pour traiter l’anaphylaxie. Après avoir reçu de l’épinéphrine, la personne touchée est habituellement transportée à l’hôpital pour être examinée ou recevoir d’autres traitements. Apprenez comment traiter une réaction.

13. Pourquoi tant de gens semblent-ils avoir des allergies alimentaires de nos jours?

Il n’y a pas de raison simple pour expliquer pourquoi le nombre de cas d’allergies alimentaires augmente. L’une des théories, connue sous le nom d’« hypothèse de double exposition aux allergènes », suggère que l’exposition cutanée précoce aux protéines alimentaires par l’intermédiaire d’une rupture d’obstacle cutané (p. ex. peau eczémateuse) serait ce qui entraîne une sensibilisation allergique tandis que l’exposition orale (consommer l’aliment) pourrait favoriser la tolérance. Une autre théorie, l’« hypothèse hygiénique », suggère que les habitants des pays occidentaux vivent dans des milieux plus propres et aseptisés, comparativement à leurs homologues orientaux. Le système immunitaire – qui est exposé à moins de microbes que ce à quoi l’organisme est habitué – considère, par erreur, certains aliments comme dangereux. La génétique joue également un rôle dans l’apparition d’allergies alimentaires; par exemple, si un parent a des allergies, son enfant présente un risque plus élevé de développer des allergies. De nombreuses recherches se penchent sur la cause et le traitement potentiel des allergies alimentaires.

14. Les allergies alimentaires peuvent-elles être prévenues?

En 2017, le National Institute of Allergy and Infectious Diseases (NIAID), aux États-Uni,s a publié des directives sur la prévention de l’allergie à l’arachide. Ces directives recommandaient d’introduire l’arachide chez les nourrissons à haut risque entre 4 à 6 mois afin de prévenir l’apparition d’une allergie à l’arachide.

En 2019, la Société canadienne de pédiatrie a publié des recommandations actualisées sur le moment de l’introduction précoce des aliments potentiellement allergènes pour les nourrissons à haut risque. La nouvelle directive consiste à proposer activement des aliments (sous forme sécuritaire relativement aux risques d’étouffement) contenant des allergènes communs (par exemple, l’arachide et l’œuf) vers l’âge de 6 mois – mais pas avant 4 mois –, car cela pourrait être efficace pour prévenir les allergies alimentaires chez certains nourrissons à haut risque.

15. Une allergie alimentaire peut-elle disparaître avec le temps?

Les allergies aux arachides, aux noix et aux fruits de mer (crustacés et mollusques) ont tendance à durer toute la vie. Certaines allergies, comme celles au lait et aux œufs, disparaissent souvent avant l’entrée à l’école.

16. Comment traite-t-on les allergies alimentaires?

À l’heure actuelle, il n’existe pas de cure, bien que de nouvelles thérapies soient prometteuses. Les traitements les mieux étudiés comprennent l’immunothérapie ou la désensibilisation à un allergène alimentaire selon différentes méthodes, notamment l’immunothérapie orale (ITO), l’immunothérapie sublinguale et l’immunothérapie épicutanée. Ces thérapies sont des traitements potentiels pour certains patients allergiques.