Information d’urgence

Information et recommandations d’urgence des allergologues canadiens

Les allergologues canadiens émettent les six principales recommandations suivantes pour prendre en charge l’anaphylaxie, comme en fait mention le document L’anaphylaxie à l’école et dans d’autres milieux, 3e édition révisée.

1. L’épinéphrine devrait être le médicament de première ligne à utiliser pour le traitement d’urgence lorsqu’une personne souffre d’une réaction allergique potentiellement mortelle.

Des études sur les décès attribuables à l’anaphylaxie démontrent que l’épinéphrine avait été sousutilisée, qu’elle n’avait pas été utilisée ou que l’administration avait été retardée. Il est impossible de prévoir avec certitude le déroulement d’un épisode anaphylactique. Celui-ci peut varier d’une personne à l’autre et d’un épisode à l’autre chez la même personne. Il est recommandé d’administrer l’épinéphrine au début d’une réaction anaphylactique déclarée ou soupçonnée. L’épinéphrine devrait être administrée dans le muscle du côté extérieur, au milieu de la cuisse.

2. Les antihistaminiques ou les médicaments pour l’asthme ne devraient pas être utilisés au lieu de l’épinéphrine pour traiter une réaction anaphylactique.

Ils ne nuiront pas à un patient comme médicament secondaire ou supplémentaire. Cependant, ils ne s’avèreront pas efficaces pour contrer une réaction anaphylactique. L’épinéphrine est le seul traitement éprouvé pour enrayer une réaction anaphylactique. Les antihistaminiques sont principalement recommandés dans le traitement de l’urticaire ou de symptômes cutanés.

3. Toute personne ayant reçu une injection d’épinéphrine doit être transportée immédiatement à l’hôpital (idéalement par ambulance) pour qu’elle soit évaluée et observée.

Idéalement, les personnes sont transportées à l’hôpital par des ambulanciers paramédicaux ou les services locaux d’urgence. Bien qu’en général une seule injection suffise, les symptômes peuvent réapparaître et d’autres injections peuvent s’avérer nécessaires pour maîtriser une réaction. Des crises peuvent se répéter des heures plus tard sans autre exposition à l’allergène en cause. Il est recommandé qu’une personne souffrant d’une réaction anaphylactique soit gardée en observation en salle d’urgence le temps approprié à cause de la possibilité d’une réaction « biphasique » (à retardement) ou d’une réaction prolongée.

La période d’observation recommandée est de 4 à 6 heures pour la plupart des personnes. Elle peut néanmoins varier suivant l’avis du médecin en service qui tiendra compte de facteurs comme la gravité de la réaction, la réponse de la personne au traitement, les épisodes précédents ainsi que la distance à parcourir pour se rendre à l’urgence. Il faut redoubler de prudence avec les personnes asthmatiques parce que la plupart des décès associés à l’anaphylaxie se produisent chez ces patients. Avant de quitter l’hôpital, la personne devrait obtenir une ordonnance pour un auto-injecteur et la faire exécuter sans délai.

4. De l’épinéphrine supplémentaire devrait être accessible durant le transport à l’hôpital. Une deuxième dose d’épinéphrine peut être administrée aussi rapidement que 5 minutes après l’injection de la première dose si les symptômes ne s’améliorent pas.

La deuxième dose d’épinéphrine ne devrait être administrée que si la réaction allergique persiste ou s’aggrave.

Des signes que la réaction s’aggrave :

  1. Une respiration difficile
  2. Une perte de conscience.

Les personnes à qui l’on a prescrit de l’épinéphrine devraient avoir au moins un auto-injecteur avec eux en tout temps.

Il importe que les personnes à risque prennent des précautions supplémentaires (par exemple, en prévoyant un auto-injecteur de réserve) lorsqu’elles planifient un voyage ou du camping en plein air. En voyage, elles devraient chercher à se trouver à distance raisonnable d’un établissement hospitalier ou d’une clinique ayant une salle d’urgence.

5. La personne souffrant d’une réaction anaphylactique devait être placée sur le dos si elle souffre d’un malaise ou d’un étourdissement dû à l’imminence d’un choc à moins qu’elle ne vomisse ou n’éprouve de graves difficultés à respirer.

Pour améliorer la circulation sanguine, soulever ses jambes et les garder élevées avec un oreiller ou un autre objet. La personne devrait demeurer étendue sur le dos jusqu’à l’arrivée des services d’urgence ou jusqu’à ce qu’elle soit complètement remise. Si elle se sent nauséeuse ou vomit, la coucher sur le côté pour garder ses voies respiratoires libres et éviter qu’elle s’étouffe avec ses vomissures. (Remarque : Si la personne a du mal à respirer, elle devrait être assise.)

Ne pas asseoir la personne ni la mettre debout immédiatement après une réaction (même après un traitement), au risque d’entraîner une autre chute de pression artérielle.

Les personnes à risque d’anaphylaxie devraient être informées qu’elles doivent chercher de l’aide si elles éprouvent une réaction allergique et qu’elles ne doivent pas s’isoler (par exemple, à la salle de bain) si elles ne se sentent pas bien. Si elles se retrouvent seules et perdent connaissance, personne ne saura qu’elles ont besoin d’être secourues.

6. On ne devrait pas s’attendre à ce qu’une personne qui a une réaction anaphylactique assume l’entière responsabilité d’administrer elle-même son épinéphrine avec un auto-injecteur.

Il se peut qu’une personne soit physiquement incapable de se faire une injection au moment d’une réaction. Elle peut être angoissée à l’idée d’utiliser une aiguille, peut chercher à minimiser le sérieux de sa réaction ou ne pas vouloir attirer l’attention. Elle peut aussi se sentir désorientée. Dans de tels cas, l’assistance des autres lui sera vitale, en particulier dans le cas des enfants ou des adolescents.